Comprendre et Gérer la Fatigue dans le Sport d'Endurance
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12 Mar, 2024
Méthodologie
type-trait
Sports d'endurance

La fatigue est un concept très complexe des sciences du sport. C’est une variable essentielle de la performance car elle altère l’efficacité des sportifs. Le plus simplement possible : la fatigue impacte négativement la performance. Cette fatigue, qui peut être centrale (système nerveux central et moelle épinière) ou périphérique (nerfs périphériques et muscles), provient des sollicitations physiologiques, psychologiques ou biomécaniques de l'entraînement et de la vie en général (activité professionnelle, santé, nutrition, sommeil…).


Signes et symptômes non exhaustifs des différents types de fatigue :

 

  • Fatigue générale :
    • Diminution des performances maximales et sous-maximales
    • Persistance générale de la sensation de fatigue, pouvant se caractériser par des douleurs
    • Déséquilibre du système nerveux autonome

 

  • Fatigue physiologique :
    • Déficit du système immunitaire ⇒ virus, infection bactérienne, fièvre, rhume, état grippal…
    • Stress oxydatif excessif
    • Réduction du niveau de glycogène musculaire
    • Déséquilibre de certains micronutriments
    • Déséquilibre hormonal (cycles menstruels)

 

  • Fatigue biomécanique :
    • Douleur/tension/raideur musculaire
    • Courbatures excessives (plus intenses et qui durent plus longtemps que d’habitude)
    • Lésions musculaires, tendineuses, articulaires et osseuses

 

  • Fatigue psychologique :
    • Perturbation de l’humeur
    • Altération de l’appétit (dans un sens comme dans l’autre)
    • Dépression
    • Insomnie
    • Chute de la motivation
    • Réduction de la concentration
    • Hausse de l’anxiété

 


Ainsi, le suivi de la charge d'entraînement et le monitoring général est un levier pour comprendre cette fatigue. La fatigue possède quatre stades qu’il faut avoir en tête :

 

  • La fatigue aiguë : normale après une séance, se manifeste par une baisse de l’énergie perçue mais elle est tout à fait réversible, avec une restauration des niveaux de performance sous 24 à 36 heures.
  • Le surmenage fonctionnel : il s’agit d’une perception de fatigue très intense, mais réversible en 1 à 2 semaines, avec une restauration des niveaux de performance possible durant cette période. Le sportif peut la vivre à la fin d’un bloc d'entraînement par exemple.
  • Le surmenage non fonctionnel : il s’agit d’une fatigue très intense et persistante au-delà de 2 à 3 semaines, avec une diminution des niveaux de performance elle aussi persistante et aucun phénomène de surcompensation observé. Le sportif peut en faire les frais plutôt en fin de saison après l’accumulation des nombreux mois d'entraînement.
  • Le surentraînement : c’est le stade le plus critique, il s’exprime par une fatigue perçue très intense et persistante, associée à une détérioration persistante du niveau de performance durant plus d’un mois et ce, malgré le respect d’une faible charge voire l’absence totale d'entraînement.

 

D’un point de vue pratique, il faut retenir qu’un athlète améliore ses performances uniquement s’il est ponctuellement dans un état de surmenage fonctionnel ou de fatigue aiguë puisque l’assimilation des charges par le corps est encore possible, au-delà, l’athlète s’expose à des risques. Une quantification de la charge d'entraînement (et donc de la fatigue) appropriée permet notamment d’adapter l'entraînement sans franchir la ligne du surmenage non fonctionnel.

 

Malheureusement, il n’y a pas de marqueur précis, fiable et valide du niveau de fatigue. Pour obtenir des données sur l’état de fatigue, Mauna croise plusieurs variables ou marqueurs qui sont objectifs et subjectifs. Cette récolte de données est fondamentale afin de comprendre l’importance de la balance entre les doses d'entraînement et la capacité du corps à tolérer ces charges. Cette interaction entre la charge d'entraînement et la récupération doit être évaluée de manière constante.

 


Il est fortement conseillé aux athlètes de faire une roadmap de leur environnement et de leur manière de s'entraîner. Quelle charge d'entraînement fiable hebdomadaire utiliser ? Quels sont les jours de voyages ? Comment dormez-vous ? Êtes-vous dans une période de stress (examen, travail professionnel…) ? L’importance de chaque exemple varie énormément d’une personne à l’autre. Un grand nombre de conditions viennent altérer la tolérance de la charge des athlètes. Ainsi, noter ses sensations cardio-respiratoires, musculaires, psychologiques via des échelles d’1 à 10 est un excellent moyen de prendre conscience de ce que l’activité sportive provoque sur le corps.

 

Dans cette démarche, il est recommandé de tenir un journal d'entraînement pour un athlète. Mauna en est un afin, par exemple, de s’assurer que vous preniez le temps de vous reposer lorsque :

 

  • les charges sont trop impactantes
  • vous contre-performez
  • vous vous sentez épuisé
  • vous revenez d’une blessure ou d’une maladie
  • votre entraînement est trop monotone, déplaisant et démotivant.

 

La récupération passe notamment par une nutrition adaptée et un sommeil qualitatif et quantitatif, le tout personnalisé à chaque athlète. Vous l’aurez compris, la performance dans les exercices d’endurance est déterminée par les aptitudes de l’athlète et sa fatigue. C’est-à-dire à quel point on peut observer une diminution de la qualité et de la quantité de libération d’énergie, ainsi que l’efficacité de cette énergie à créer des contractions musculaires optimales.

 

La tenue du journal permet de concocter la recette de la performance. Il faut que vous mangiez, que vous buviez, que vous vous reposiez suffisamment. Gardez l’œil sur de nombreux indicateurs de votre activité sportive ou de votre vie qui peuvent affecter votre tolérance à l'entraînement, cela peut parfois être un stress évité. Maîtrisez votre fatigue et dessinez l’histoire de votre compétition.


Références :

  • Enoka, R. M., & Duchateau, J. (2016). Translating fatigue to human performance. Medicine and science in sports and exercise, 48(11), 2228.
  • Halson, S. L. (2014). Monitoring Training Load to Understand Fatigue in Athletes. Sports Medicine, 44(2), 139‑147. https://doi.org/10.1007/s40279-014-0253-z
  • Meeusen, R., Duclos, M., Foster, C., Fry, A., Gleeson, M., Nieman, D., ... & Urhausen, A. (2013). Prevention, diagnosis and treatment of the overtraining syndrome: Joint consensus statement of the European College of Sport Science (ECSS) and the American College of Sports Medicine (ACSM). European Journal of Sport Science, 13(1), 1-24.
  • Vanrenterghem, J., Nedergaard, N. J., Robinson, M. A., & Drust, B. (2017). Training Load Monitoring in Team Sports: A Novel Framework Separating Physiological and Biomechanical Load-Adaptation Pathways. Sports Medicine, 47(11), 2135‑2142. https://doi.org/10.1007/s40279-017-0714-2

 

 

 

 

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