Il y a trois manière de monitorer des données, de la moins bonne, à la meilleure:
Permet la collecte (systématique ou non) des données objectives (=c’est-à-dire qui se mesure): durée, intensité, organisation des sessions d'entraînement… Toutes les mesures recueillies sont intéressantes pour adapter l'entraînement des athlètes.
Le monitoring objectif est limité dans la mesure où il ne donne aucunes informations sur les réactions et les adaptations de l’athlète à un entraînement. Pourtant c’est bien ces deux derniers exemples qui sont importants pour comprendre les évolutions de la performance et de la fatigue.
Permet la collecte (systématique ou non) des données subjectives (=c’est-à-dire qui se questionne): RPE, fatigue, plaisir, motivation… Les fondements du contrôle efficace du monitoring subjectif sont l’honnêteté, l’autonomie, et la conscience/connaissance de soi. Les sportifs qui ne respectent pas ces règles ont peu de chances de s’engager pleinement et de manière appropriée dans le processus d'entraînement et pourraient biaiser les données. Les athlètes peuvent développer ces qualités en prenant 1 minute à la suite de chaque séance en se focalisant sur leur ressenti. Il faut également lire chaque échelon de l’échelle qui est à votre disposition afin d’être certain que la description correspond bien à ce que vous avez vécu lors de la séance. Enfin, n’hésitez pas trop longtemps pour remplir l’échelle, la première impression est souvent la bonne.
Le monitoring subjectif est particulièrement intéressant mais reste insuffisant. En effet, les données objectives sont quasiment indispensables lorsqu’il est nécessaire de prescrire une séance (charge d'entraînement externe).
Choisir une bonne donnée n’est pas chose aisée. D’ailleurs, il n’y a pas qu’une seule mesure, mais une multitude. Alors laquelle utilisée ? Autant en choisir une valide. Sauf que la validité des indicateurs dépendent du contexte comme l’environnement (température) et du capteur (précision). Le contenu de l’activité sportive a également un rôle: la fréquence cardiaque conviendra pour les sports d’endurance mais pas pour les sports de résistances. De plus, une mesure n’a pas le même niveau de validité en fonction de l’organisation de la séance: la fréquence cardiaque conviendra pour les exercices continus mais elle aura des limites lors d’exercices intermittents ou bien supra maximaux. En effet, les limites se situent dans l’inertie du système cardio-vasculaire lors de répétitions courtes et intenses.
Par ailleurs, la combinaison de plusieurs mesures (psychique et physiologique par exemple) de la charge interne d'entraînement peut suggérer un type de fatigue particulier dont l’athlète souffre. Par exemple, la fatigue musculaire peut augmenter la fréquence cardiaque et le RPE alors que la fatigue mentale et psychologique augmente seulement le RPE.
Il semble donc judicieux de croiser un maximum de marqueurs connus pour arriver à la plus juste estimation possible. Ces différentes mesures sont complémentaires et permettent de monitorer de manière holistique les athlètes. Voici des indicateurs que vous pouvez utiliser:
Subjectif (sous forme d’échelle):
Nécessite la mémoire ou le ressenti des athlètes post entrainement
Objectif:
Calculé ou mesuré via un capteur ou un algorithme
Toutes ces données doivent être récupérées mais comment faire ? Voici 3 méthodes de collecte:
La technologie et en particulier les montres GPS permettent de récupérer la majorité des données objectives. Comme ce n’est pas suffisant, des tests physiologiques sont aussi indispensables pour déterminer l’intensité de l'entraînement via la consommation d’oxygène maximale (VO2max), la lactatémie, la saturation en oxygène musculaire…
C’est la méthode la plus compliquée à mettre en place, c’est le principe de la distance. Un coach en présentiel est une véritable plus-value: quelqu’un qui vous connait, qui sait reconnaître les patterns de mouvement que vous pouvez réaliser lorsque vous êtes en forme ou fatigué par exemple. L’œil de l’expert est difficilement remplaçable malgré que l’observation directe soit très chronophage et peut être biaisée subjectivement par l’observateur.
Les informations peuvent être très variées et pas forcément ciblées au départ. Les questionnaires sont faciles à remplir, gratuits et n’interfèrent pas avec l'entraînement. En revanche, la limite est que les données sont dépendantes de la mémoire et de la subjectivité de l’athlète: les données peuvent être (in)volontairement biaisées ou oubliées. De plus, les journaux présentent des données qualitatives qui peuvent être difficiles à analyser de par leur quantité.
Combiner des données quantitatives et qualitatives pourrait être une étape intéressante et aboutie vis-à-vis du monitoring de l'entraînement et de l’évaluation des réponses des athlètes. Croiser les data est une aide précieuse pour les athlètes dans leur processus d'entraînement, notamment des data objectives et subjectives.
Références: